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La plus vivante des encyclopédies universelles


Biographies

Sont regroupées les biographies de quelques-uns des autochromistes dont les noms figurent dans les colonnes de L’Illustration. Ceci ne concerne évidemment que les photographies en couleurs, certains photographes ayant laissé une très importante contribution en noir et blanc, que cette liste ne prend pas en compte. Pour certains d’entre eux, on ne dispose que de peu ou même pas du tout d’éléments biographiques. Un appel est donc lancé aux lecteurs de ces lignes pour compléter nos informations.


AGIE Jacques Gabriel

Jacques Gabriel Agié était un photographe de mode du début du XXème siècle qui s’est spécialisé dans les autochromes. Collabore à 5 numéros entre 1914 et 1923. La mention Photos Agié apparaît le 16 mai 1914 (n° 3.716). La dernière mention date du 7 juillet 1923 (n°4.192).

BERTIER Comte Jean de

Aucun élément biographique. Collabore à numéros 7 entre 1933 et 1938. La mention Photo Comte Jean de Bertier apparaît le 15 juillet 1933 (n°4.715). La dernière mention date du 20 août 1938 (n°4.981)

DESBOUTINS A.

Aucun élément biographique. Collabore à une quinzaine de numéros entre 1913 et 1932. La mention Photo A. Desboutins apparaît le 15 novembre 1913 (n°3.690). La dernière mention date du 28 mai 1932 (n°4.650).

GERVAIS-COURTELLEMONT Jules (1863 – 1931)

Né le 1er juillet 1863, à Avon (Seine-et-Marne), Jules Gervais-Courtellemont aura été tout à la fois photographe, journaliste, éditeur et principalement grand voyageur et explorateur, le tout prolongé par des activités de conférencier au talent reconnu. Beau-fils de l’éditeur Charles Lallemand, il sera l’ami de Pierre Loti, autre amoureux des voyages, ainsi que du peintre Emile Fréchon. Dès sa jeunesse, il est attiré par la photographie qu’il pratique à partir des années 1880. En même temps qu’il est désireux de fixer par l’image la vie au cœur des plaines algériennes dans lesquelles ils passe une partie de son adolescence, il souhaite aussi comprendre et représenter les différentes cultures qu’il côtoie.

De là son attirance pour l’islam, auquel il se serait converti, et à la civilisation musulmane, ce qui va le mener fréquemment autour du bassin méditerranéen : de l’Andalousie, marquée par la présence arabe, à Alger puis au Maroc et jusqu’à Constantinople. La Turquie, la Palestine et, plus tard, L’Inde ou la Chine le verront passer avec son matériel photographique. Dès 1896, il rapporte de La Mecque des photos inédites que L’Illustration publiera l’année suivante. D’abord en noir et blanc, ses vues vont passer à la couleur avec la découverte des autochromes et leur commercialisation, à partir de 1907.

Sa collaboration « en couleur » à L’Illustration débute le 26 novembre 1910, avec la publication de 7 photos de ses Visions d’Orient, entre Damas et Stanboul (sic). Elle se poursuit dans le numéro de Noël 1911, avec des vues, moins exotiques du Grand et du Petit Trianon. En février 1912, c’est à L'apothéose de l'aviation française au Grand Palais (décembre 1911 – janvier 1912), qu’il s’intéresse. L’Illustration publie cinq photos de lui. Ses deux contributions suivantes pour l’hebdomadaire de René Baschet, le ramènent sur ses terres de prédilection, avec Le Maroc qu’il faut voir. La première partie, dans le n°3.689 du 13 novembre 1913 est illustrée de 10 photos, et elle porte sur l’Architecture orientale, les ruines romaines et la civilisation française. La seconde, publiée deux semaine plus tard, s’attache à La capitale du vieux Maghreb, en l’occurrence Fez.

A partir de ce moment, et pour plusieurs années, on ne verra plus paraître ses photos en couleur dans l’Illustration, mais il collabore à d’autres revues, telles que le déjà réputé National Geographic, le Journal des débats ou le Journal des Voyages. En outre, depuis 1911, il a ouvert un véritable Palais de l’autochrome, au 167 du boulevard Montmartre. Les locaux abritent un atelier de pose, un laboratoire, un salon d’exposition et une salle de 250 places dans laquelle il fait voyager par l’image les spectateurs, fascinés par ses projections de plaques de verre, autant que par ses commentaires.

Pendant la Grande guerre, il est en France et il met son talent au service de la photographie des champs de bataille, toujours avec le même souci d’éclairage et de cadrage. Il sait aussi régulièrement glisser dans l’image des éléments tels que croix isolée ou arbres carbonisé pour « ménager des effets dramatiques ». Le conférencier de l’Orient et du Maghreb se fait volontiers celui des batailles de la Marne ou de Verdun, drainant toujours un large public.

La paix revenue, la rue Saint-Georges fait de nouveau appel à lui. Le 18 Janvier 1919 (n°3.959), deux de ses photos rehaussent un article de Georges Rémond sur la réouverture des portes du Louvre. Pour retrouver l’exotisme, il faudra attendre le 31 Décembre 1921 (N°4.113), avec la publication d’un texte de Emile Védel sur l’ami de Gervais Courtellemont, l’écrivain Pierre Loti. Une occasion pour lui d’immortaliser en couleur La mosquée, au second étage de la maison de Pierre Loti, à Rochefort, Le tombeau d’Aziyadé, copie de la stèle véritable, fleuri de roses, ainsi que de montrer Pierre Loti, au milieu de ses souvenirs. L’ultime contribution de l’autochromiste et grand voyageur paraîtra dans le n° 4.177, le 24 mars 1923. Par le texte et les 11 photos qui l’accompagnent, il entraîne le lecteur A travers l’Espagne pittoresque : La semaine de Pâques dans la Sierra de Francia, au cœur de cette Andalousie qu’il connaît si bien.

Au total, Jules Gervais-Courtellemont léguera à la postérité des milliers d’autochromes. Un an après sa mort survenue en novembre 1931, près de Paris, la Cinémathèque de la ville de Paris acquerra une collection de 5.000 plaques autochromes. Il faudra toutefois attendre 1992 pour que, à la suite de travaux de rangement, on finisse par exhumer et restaurer ce trésor. C’est la cinémathèque Robert-Lynen qui en assume désormais la conservation. Une autre partie de ses photos a été rachetée au début des années 1930 par le banquier Albert Kahn, la conservation état assurée par la Fondation éponyme.

A consulter:

DEVOS, E., PASTRE de B., Couleurs du voyage : l’œuvre photographique de Jules Gervais-Courtellemont , éd Paris Musées/ Philéas Fogg, 2003, 128 p.

GERVAIS-COURTELLEMENT, J., Ottomanes, Autochromes de Jules Gervais-Courtellemont , éd. Bleu-Autour, Saint-Pourçain-sur-Sioule, 2005.

GILETTA Jean-Baptiste (1856-1933)

La maison Giletta a été fondée par Jean Giletta, né à Levens, dans l’arrière-pays niçois, le 7 mai 1856, dans une famille de paysans. Installé très jeune à Nice, il a commencé par travailler comme assistant du photographe paysagiste Jean Auguste Théodore Walburg de Bray. En 1880, il ouvre un atelier de photographie, abandonnant au passage son deuxième prénom, Baptiste, et enlevant un "l" de son patronyme. Il baptise alors son entreprise Giletta éditeur photographe et photographe paysagiste à Nice. En 1897, il fonde une maison d’édition de cartes postales, Giletta frères, avec ses deux frères, Joseph et François. Il sillonne sur son tricycle la Côte d'Azur et l'arrière-pays niçois pour en saisir les plus beaux clichés.

Sa production abondante (au moins 8.000 photographies prises en un demi siècle) contribuera à faire connaître le pays niçois dans le monde entier et participera à la naissance du mythe de la Côte d’Azur. Il a aussi photographié la région marseillaise, les montagnes savoyardes et les grandes villes françaises En 1926, Jean Gilletta se retire de l’affaire, alors qu’il est âgé de 70 ans. Il meurt le 4 février 1933 mais son entreprise d’édition de cartes postales et son studio photographique poursuivent leurs activités, collaborant à 3 numéros de l’Illustration, entre 1937 et 1939. La mention Photo Giletta apparaît le 6 février 1937 (n°4.091). La dernière mention date du 20 mai 1939 (n°5.020)

GIMPEL Léon-Victor (1873 – 1948)

De tous les photographes « en couleurs » de l’Illustration, Léon Gimpel est celui dont la collaboration aura duré le plus longtemps, puisqu’elle débute le 15 juin 1907 (n°3.355) pour s’achever le 8 mars 1941 (n°5.113). Entre ces deux dates, il aura fourni des dizaines d’autochromes pour illustrer près d’une trentaine de numéros de l’hebdomadaire.

Léon Gimpel est né le 13 mai 1873 à Strasbourg. Ses premières collaborations à L’Illustration semblent remonter à 1897. Il figure parmi les photographes qui ont accompagné la mise au point du procédé autochrome et qui y ont été initiés par les Frères Lumière. C’est donc tout naturellement lui qui est chargé en juin 1907 de la présentation du nouveau procédé, dans les salons de l’Illustration, devant plusieurs centaines d’invités. Pour les lecteurs de l’hebdomadaire, il est chargé de décrypter les mystères du « miracle des Lumière ». Bien plus qu’un simple utilisateur, Gimpel va contribuer à l’amélioration du procédé. En compagnie de Fernand Monpillard, il travaille à l’augmentation de la sensibilité de plaques. C’est ce qui lui permet d’aboutir à une « ultra-sensibilisation » qui rend possible la prise de photos instantanées, en réduisant sensiblement le temps de pose. Il est le premier à prendre des photos de Paris, la nuit, avec les illuminations de la Tour Eiffel ou les néons des magasins. Il aura l‘occasion de récidiver avec les illuminations de l’exposition coloniale de 1931.

En prolongement d’un article de Robert de Beauplan, La nuit merveilleuse (n°4616 du 22 août 1931), il propose trois photos dont une en pleine page : L’apothéose lumineuse du temple d’Angkor, le soir, Les jeux d’eau et de lumière de l’île de Bagdad et, enfin, Les illuminations de la section des colonies françaises. En 1937, l’exposition universelle suscite également son intérêt. Dans le numéro du 14 août (n°4.928), il illustre l’article Jardins et fontaines d’Ernest de Ganay par deux autochromes nocturnes mettant en valeur La fontaine lumineuse du jardin botanique et La décoration lumineuse du jardin botanique. Lorsqu’il s’agit d’illustrer un article sur les jardins ou sur la série des belles demeures, avec une prédilection pour les villas situées sur la Côte d’Azur, on fait appel à ses talents. Gimpel sait parfaitement tirer profit de la luminosité des régions méditerranéennes.

En même temps, il a su multiplier les audaces en noir et blanc : lui qui avait été le premier à proposer des clichés aériens pris en ballon, il sera aussi le premier à proposer des photos prises d’avion. En 1920, il parvient à fixer sur plaque autochrome une éclipse de lune. L’innovation, c’est aussi ses essais de photomontages, parfois cocasses, ou les surimpressions. Les vues « de plongée », pour lesquelles il grimpe au sommet des immeubles, deviennent une de ses spécialités. Au fond, dans la très sérieuse Illustration, Léon Gimpel aura été un novateur constant, en même temps que sa vie aura été pleine de surprises, de naturel et de spontanéité. Un homme, qui à l’instar de Louis Lumière aura su s’amuser tout en créant. Léon Gimpel est décédé en 1948, à Sévignacq-Meyracq (Pyrénées-Atlantiques) où il s’était retiré.

GORSKY frères

Aucun élément biographique. Collaborent à 2 numéros entre 1930 et 1931. La mention Photo Gorsky frères apparaît le 23 août 1930 (n°4.564). La dernière mention date du 9 mai 1931 (n°4.601)

LECUYER Raymond (1879-1950)

Raymond Lécuyer, né en 1879, est décédé en 1950. Aucun élément biographique. Collabore à 3 numéros entre 1934 et 1935. La mention photo Raymond Lécuyer apparaît le 25 août 1934 (n°4.773). La dernière mention date du 9 novembre 1935 (n°4.836). Son nom est aussi associé à une Histoire de la photographie publiée en 1945 par les éditions Baschet et Cie (451 pages relié toile, format 385/300 mm). Originalité du livre, on y trouve des pages de photographie en couleurs et en relief. C'est ce qui explique que le volume était livré avec des lorgnons bicolores pour pouvoir jouir de la vision en relief. Raymond Lécuyer a aussi collaboré au premier Tome de Demeures et sites inspirés (éd. SNEP-L’Illustration).

MEYS Maurice (1853 – 1937)

Né à Paris en 1853, il a fait ses études au Lycée Chaptal, avant d’être attiré par les arts et la photographie. En 1895, au Maroc, il couvre pour L’Illustration la guerre entre Rifains et Espagnols. Porteur de la carte de correspondant n°1 de l’Illustration, il est le seul reporter à pouvoir s’insinuer entre les lignes des combattants d’où il rapportera des photos exclusives publiées par le magazine. Grand voyageurs, il a ramené de ses périples nombreuses vues qu’il a ensuite utilisées pour ses « conférences spectacles » qui connurent un succès certain. Sa seule contribution en couleur a été la série de 6 photos publiées le 20 Juin 1908 (n°3.408). Elle porte sur différents aspects de Boulogne et des environs en hiver. Pour l’occasion, il est gratifié du titre de « correspondant de l’Illustration à Boulogne-sur-Mer ». Maurice Meys est décédé en octobre 1937. Sa notice nécrologique figure dans le n°4.938.

PIAGET

Aucun élément biographique. Collabore à 5 numéros entre 1914 et 1927. La mention Photo Piaget apparaît le 18 avril 1914 (n°3.712). La dernière mention date du 22 janvier 1927 (n°4377)

VENTUJOL

Aucun élément biographique. Collabore à 2 numéros en 1924. La mention Photo Ventujol apparaît le 4 octobre 1924 (n°4.257). La dernière mention date du 6 décembre 1924 (n°4.266)

VEYRE Gabriel Antoine (1871 – 1936)

Gabriel Veyre est né le 1er février 1871 à Saint-Alban (Isère). Bien que ses études à la faculté de Lyon l’aient conduit à la pharmacie, le destin en décide autrement. Les frères Lumière, qui viennent de mettre au point le cinématographe, l’embauchent pour promouvoir leur découverte. De 1896 à 1900, il parcourt le monde, avec la double casquette de projectionniste des films Lumière et d’opérateur, chargé de rapporter des images des contrées les plus éloignées. Un premier voyage le conduit au Mexique, à Cuba, au Panama, en Colombie et au Vénézuela. En 1898, un second voyage le mène au Canada, prélude à son départ pour le Japon, l’Indochine et la Chine. C’est au cours de l’étape japonaise qu’il participe à Tokyo aux premières tentatives de colorisation des films cinéma, dans les laboratoires Konishi. Rentré en France au moment de l’Exposition universelle de 1900, il présente à un public avide de dépaysement et d’exotisme ses photos et films indochinois.

L’année suivante, il s’installe au Maroc où le jeune sultan Mouley Abd El Aziz lui demande de lui enseigner l’art de la photographie. Installé à la Cour, il va pouvoir photographier les souverains chérifiens tout comme les grands événements de la vie marocaine. C’est ce qui lui permettra de publier en 1905 un ouvrage au titre évocateur, Dans l’intimité du sultan. Il devient ainsi le correspondant attitré de L’Illustration au Maroc et c’est à ce moment qu’il commence à s’initier à la pratique des autochromes. L’abdication du sultan en 1908, l’oblige à quitter la capitale pour s’installer à Casablanca. A l’origine de diverses entreprises, entre la création d’usines et l’importation d’automobiles, il ne tire pas pour autant un trait sur la photo.

En 1934, il entreprend son ultime voyage au Maroc, rapportant une fois de plus des centaines d’autochromes. C’est peu de temps après qu’il meurt à Casablanca, le 13 janvier 1936.

VIZZANOVA François-Antoine (1876-1961)

Aucun élément biographique. Collabore à 8 numéros entre 1924 et 1927. La mention Photo Vizzanova apparaît le 12 avril 1924 (n°4.232). La dernière mention date du 26 février 1927 (n°4.382)

Jean Paul Perrin