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La plus vivante des encyclopédies universelles


C


CADILHAC Paul-Emile (08/09/1895-vers 1970) Rédacteur. Actif : 1925-1944 et 1946-1955

Paul-Emile Cadilhac est né le 8 septembre 1895 à La Cavalerie (Aveyron). L’Annuaire des journalistes professionnels (édition de 1954) mentionne toutefois le 9 août 1891 comme date de naissance.

Il s’oriente vers le droit et sa thèse, Les projets de régionalisme administratif, soutenue devant la faculté de Droit de Paris, est publiée en 1921. Il entre à L’Illustrationau milieu des années 1920 où il devient un des piliers de la rédaction, avec Albéric Cahuet ou Robert de Beauplan. Comme nombre de collaborateurs de l’hebdomadaire, il y fait preuve d’une grande polyvalence, entre des articles historiques, artistiques, littéraires, théâtraux et plus rarement politiques. Outre ses articles, il est l’auteur de plusieurs romans dont La pastorale (1924) ou Les flambeaux éteints (1928).

En juin 1940, au moment de la débâcle, il suit l’équipe de L’Illustration à Tours, puis à Bordeaux et à Clermont-Ferrand. Sa signature apparaît régulièrement dans les numéros publiés dans ces deux dernières villes entre juillet et septembre 1940. Il fait partie, avec Albéric Cahuet de l’équipe que René et Louis Baschet décident de maintenir à Lyon, après la disparition de l’édition de la zone libre et l’interdiction de l’unique numéro de l’édition de Lyon.

En 1942, il est l’envoyé spécial de L’Illustration au Procès de Riom, dont il donnera des comptes-rendus dans les numéros des 28 février, 21 et 28 mars, 4 et 18 avril 1942. Dans ce dernier article, pour cause de clôture prématurée du procès sur ordre de ses initiateurs, Paul-Emile Cadilhac conclut ainsi : « Correspondant de guerre de ce journal (…), dans un article sur l’armée motorisée, où j’expliquais le mécanisme des divisions blindées allemandes, j’avais noté avec regret la tactique contraire suivie par notre état-major. La censure française de l’époque fit dans cet article de larges coupures. Il ne s’agissait là pourtant que d’une réflexion de bon sens (…). Ne faut-il pas déplorer que tous ceux (militaires, hommes politiques ou critiques) qui défendirent la thèse de l’emploi en masse des chars n’aient pas été écoutés ? C’est sans doute là une des leçons les plus graves de ce procès de Riom ». Un bel hommage finalement aux conceptions qu’avait développées Charles de Gaulle avant-guerre, face à un Pétain qui restait figé sur une stratégie de la Première Guerre mondiale. Il décrira encore Vichy capitale de la France, avec une série de dessins de José Simont. Dans un très long article (9 mai) de près de trois pages, avec trois colonnes denses, il aura l’occasion de donner son point de vue dans "La querelle des humanités, en marge des programmes de l’enseignement secondaire".

A la mort d’Albéric Cahuet, en 1942, il reprend la critique bibliographique. Sa collaboration se limite désormais à des articles hors actualité « chaude », mêlant littérature, grands anniversaires, traditions : "Fromages de France" (14 février 1942), "Le Vème centenaire de l’Hôtel-Dieu de Beaune" (31 juillet 1943), "Un pèlerinage au Languedoc de Molière" (7 août 1943), "Villequier" (1843-1943, "La genèse d’un chef d’œuvre" (4 septembre), "Le XXVème anniversaire de la mort d’Edmond Rostand". Toujours dans la même veine, il célèbre "Le centenaire de la Comédie humaine" (12 décembre 1942). On trouve encore sa signature en 1944 : "Promenades à travers Lyon : les servantes des pauvres malades" (12/19 février), "Apprentis marins" (26 février/4 mars).

Il est chargé de relater l’histoire d’un « Génie du crime : Petiot » dans le numéro du 8/15 avril, avec des photographies de Jean Clair-Guyot et des dessins d’André Galland. Toujours avec Jean Clair-Guyot pour les photographies, il présente "Une noble résidence languedocienne" (6/13 mai) et "La maison des champs d’un citadin épris de la terre" (29 juillet/5 août 1944). Enfin, dans l’ultime numéro de L’Illustration, très peu diffusé et daté des 12/19 août 1944, il signe une dernière chronique littéraire, "Les œuvres et les hommes : l’éternel et l’accidentel".

Après la Seconde Guerre mondiale, il est un des membres de l’ancienne équipe de L’Illustration auxquels Georges Oudard, puis Vincent Delpuech et Gilbert Cahen-Salvador font appel pour la relance de L’Illustration transformée en France Illustration. Il y écrit jusqu’à la disparition du magazine, en 1955. Paul-Emile Cadilhac est un des auteurs de la série des "Demeures et sites romanesques", d’abord co-écrit avec Raymond Lécuyer puis avec Robert Coiplet. Les quatre volumes ont été publiés entre 1949 et 1963 par les éditions Snep-L’Illustration sous séquestre puis par les éditions de L’Illustration.

CAHU Théodore. Actif : 1890

Théodore Cahu est le « correspondant particulier » de L’Illustration envoyé en Allemagne en février 1890, à l’occasion des élections au Reichstag. Il a « mission d’y recueillir au fur et à mesure que se déroulera la période électorale, des documents et des notes dont nous commençons aujourd’hui la publication », annonce L’Illustration du 15 février 1890. Ses reportages s’étaleront sur les numéros des 15, 22 février et 1er mars 1890. En 1892, il retrouve la France avec un article sur "Les ruines du palais de Saint-Cloud", illustré par Berteault.

Dates de naissance et de décès non connues.

CAHUET Albéric (01/04/1877-31/01/1942) Rédacteur, critique littéraire. Actif : 1907-1942

Originaire de Brive-la-Gaillarde, Albert-Camille-Jean Cahuet, dit Albéric Cahuet, est né dans une vieille famille périgourdine. Son père, Jean Cahuet, est comptable à la Compagnie des chemins de fer d’Orléans. Il passe son enfance à Brive où il étudie au collège, jusqu’à ce qu’il décroche une bourse d’état qui lui permettra de poursuivre ses études secondaires au lycée de Périgueux. Etudiant en droit à la faculté de Bordeaux où il s’est inscrit en 1895, il fait dès cette époque son entrée en littérature.

Sa toute première pièce, Noël d’amour (1900) est dédiée à l’épouse de Marc Sangnier, futur fondateur du Sillon, avec lequel il entretenait des liens d’amitié. Albéric Cahuet se fait aussi conférencier et critique littéraire, avec un tout premier compte-rendu publié en 1903, dans la revue régionaliste Lemouzi, tout en taquinant la Muse. Il soutient une thèse en août 1902, sur La liberté du théâtre en France et à l’étranger, et il est reçu docteur en droit. Sa carrière d’avocat semble toute tracée et il s’inscrit au barreau de Paris.

Avant même d’avoir achevé ses études, il séjourne déjà dans la capitale, entre 1899 et 1902, en s’impliquant dans la vie intellectuelle. On retrouve sa signature dans le Gil Blas et dans L’Echo de Paris. Avec l’appui de Henri de Noussanne, un « pays » limousin qui écrit dans L’Illustration, il fait publier en 1904 "La question d’Orient dans l‘histoire contemporaine. Il s’adonne aussi à la rédaction de pièces de théâtre comme Le roi s’ennuie" (1898), "La sieste" (1900). Dès 1905, ses premiers écrits lui valent une certaine notoriété. L’année suivante, L’Echo de Paris lui ouvre ses colonnes pour la parution en feuilleton de "La corbeille d’argent" que publie l’éditeur Fasquelle. Très vite, la carrière annoncée dans le domaine du droit s’estompe au profit de la littérature et du journalisme.

En 1907, il fait son entrée à L’Illustration dont il devient un des piliers de la rédaction, jusqu’à sa mort prématurée, le 31 janvier 1942, qui mettra fin à plus de trois décennies de collaboration.

C’est vraisemblablement le limousin Henry de Noussanne, collaborateur de l’hebdomadaire qui l’y fait entrer. Dès 1908, l’année de son mariage avec Marie Petit (1882-1959), il devient secrétaire de la rédaction. Chaque semaine, il va livrer une série de critiques littéraires, sur les dernières parutions, dans sa chronique "Les livres et les écrivains". Il participe aussi régulièrement à la publication de La Petite Illustration, le supplément consacré au théâtre, voire au cinéma balbutiant. Celle-ci publiera d’ailleurs plusieurs de ses œuvres.

Il lui arrive aussi de s’associer avec Gaston Sorbets, futur rédacteur en chef, pour écrire "Le roi s’ennuie" (1909) ou "Les roses rouges" (1918). Albéric Cahuet rédige par ailleurs des articles historiques, des biographies. L’actualité judiciaire avec l’affaire Steinheil en 1905 ou le procès de madame Caillaud en 1914, ne le laisse pas indifférent. Les héroïnes de la Grande guerre susciteront son intérêt, tout comme la vie de Napoléon. On retrouve aussi sa signature dans des numéros spéciaux dont L’Illustration s’est fait le spécialiste, tels que ceux sur l’automobile et le tourisme.

La seule parenthèse à sa collaboration aura été la période 1914-1918. Lui qui avait accompli ses obligations militaires au 14ème RI de Brive, en 1898-1899, est rappelé lors de la mobilisation générale, pour être affecté à l’intendance militaire. Son « dévouement et son zèle » lui vaut d’être cité à l’ordre de la 6e division de cavalerie. Démobilisé le 1er février 1919, il réintègre la rue Saint-Georges où il occupe une place de plus en plus importante au sein de la rédaction.

Selon Jean-Paul Duquesnoy ("Un homme de lettres : Albéric Cahuet", article publié par la revue Lemouzi, n°192) : « Son travail professionnel est gigantesque. Il lit six cents livres et reçoit 10.000 lettres par an. Ses qualités et sa valeur seront vite reconnues par les propriétaire du journal qui lui donneront par la suite la direction littéraire ». Le même auteur classe les écrits de Cahuet en quatre catégories : les romans mondains, à caractère romantique (Le jardin des vierges, La corbeille d’argent), les romans populaires, les romans d’inspiration napoléonienne (Après la mort de l’empereur, Napoléon délivré) et des biographies consacrées à des personnages peu connus comme Marie Bashkirtseff ou Lucile de Châteaubriand. Dans la plupart des cas, ses ouvrages connaissent des tirages relativement confortables.

Reconnu par ses pairs, il occupe pendant plusieurs années le fauteuil de vice président de la Société des gens de lettres, un poste auquel il est élu en 1921, treize ans après avoir été admis au sein de l’institution, en juin 1908. Il est chargé d’établir un projet de statut des écrivains. En 1931, l’Annuaire des lettres ne recense pas moins d’une dizaine de ses romans et autant d’ouvrages d’histoire littéraire (La liberté du théâtre en France et à l’étranger) et d’histoire (La question d’Orient dans l’histoire contemporaine). Il semble qu’Albéric Cahuet ait songé à poser sa candidature à l’Académie française, en 1935, un projet que la guerre contrarie. La déclaration de guerre en septembre 1939 ne ralentit pas son activité à L’Illustration et il signe en février 1940 un article consacré aux «Voix françaises dans le temps et dans l’espace», ainsi qu’une étude sur les «Gazetiers et artistes au front».

Lors de l’exode de juin 1940, abandonnant son appartement de Passy, il suit le parcours erratique de la rédaction de L’Illustration, entre Tours, Bordeaux, Clermont-Ferrand et finalement Lyon où il reste, malgré l’interdiction par les autorités d’occupation de la publication d’une édition «de Lyon» de L’Illustration. Alors que Gaston Sorbets et son fils Jacques Sorbets choisissent de rentrer à Paris, Albéric Cahuet reste dans les bureaux du 87 cours Gambetta. C’est ce qui lui vaut d’accueillir le maréchal Pétain sur le stand de L’Illustration, à la Foire de Lyon, en 1941. Si ses articles peuvent dénoter une tonalité « maréchaliste », Albéric Cahuet se montre avant-guerre critique à l’égard de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, prédisant même la chute de ces régimes, dans le numéro du 6 août 1938 : «Si l’on regarde l’histoire des raisons qui firent triompher les dictatures, action, prestige, dynamisme d’un homme, sont aussi à la longue la cause de leur déclin». Le 27 avril 1940, il s’en prend à « Hitler, le visionnaire de Mein Kampf, le délirant tragique, ennemi méprisant de toute liberté».

Toujours titulaire de la critique littéraire, il signe sous l’Occupation plusieurs articles dont "Le prieure de Salles en Beaujolais" et "Le mariage de Lamartine" ou "De Sainte-Hélène aux Invalides", à l’occasion du centenaire du retour des cendres de Napoléon. Albéric Cahuet ne s’intéresse pas moins aux innovations : le 17 janvier 1942, deux semaines avant sa disparition, L’Illustration publie un article sur "La télévision industrialisée" qui évoque les essais effectués par Henri de France, au studio Saint-Clair, à Lyon.

Son attrait pour l’histoire inspire plusieurs de ses romans, le plus célèbre étant Pontcarral publié en 1937 et adapté au cinéma par Bernard Zimmer et par Jean Delannoy, sous le titre Pontcarral, colonel d’empire, avec Annie Ducaux et Pierre Blanchard dans les rôles titres. A sa sortie, à la fin de 1942, le film est même perçu comme un appel à la Résistance. Dès le 15 août 1942, les lecteurs de L’Illustration sont informés du tournage, par un article de Bernard Zimmer (voir ce nom), le metteur en scène. Gaston Sorbets se charge, le 15 décembre 1942, de la critique, accompagnée de sept photos : le film «fait par le déroulement de son dialogue et de ses images, revivre une période de notre histoire riche en caractères curieux et en nobles décors, et il émeut par tout ce qui s’en dégage en humanité profonde. Il se déroule selon une progression intense (…). Il y a là un dénouement qui eût été, en toutes circonstances, assez exaltant ; il est superflu de souligner qu’il prend maintenant une signification poignante», conclut Gaston Sorbets.

Albéric Cahuet n’aura pas le temps de s’associer au tournage et à la sortie du film: le 31 janvier 1942, à 11 heures du matin, il meurt brutalement, à sa table de travail : «La veille, note Jean-Paul Duquesnoy, il avait passé la soirée agréablement à la maison de la presse parisienne, au milieu de ses collègues journalistes». Hormis dans L’Illustration, sous la plume de Gaston Sorbets, et dans Notre province (n°2 : mars – avril 1942), sous la plume de Louis de Nussac, peu d’articles lui sont alors consacrés. L’Illustration publie encore un article de lui, à titre posthume, le 30 mai 1942 ("Un musée comme chez soi", illustré de huit aquarelles de José Simont).

Albéric Cahuet est inhumé à Lyon, ainsi que son épouse Marie Cahuet, née Petit, décédée en 1959. Dans les années 1980, à la demande de son fils, leurs restes ont été transférés dans le cimetière de Cénac, près de la maison de Fondaumier où il avait passé son enfance. De son mariage, il eu un fils, le docteur Robert Cahuet, dont on entrevoit la signature dans L’Illustration avant 1940, avec quelques chroniques concernant des ouvrages médicaux. Près de trois quarts de siècle après sa disparition, Albéric Cahuet est tombé dans un relatif oubli. Dans sa bibliographie, seul Pontcarral a fait l’objet de rééditions en 1958 et en 1976. Enfin, en 1973, la télévision a également adapté son roman "Le masque aux yeux d’or", initialement paru aux éditions Fasquelle en 1924.

A consulter : Jean-Paul Duquesnoy : "Un homme de lettres : Albéric Cahuet (1877-1942)", article publié dans la revue régionaliste Lemouzi, n°192, 2ème trimestre 2009, pp.53 – 61. De nombreuses informations figurant dans cet article en sont extraites.

CALOT Frantz (25/09/1889-11/10/1973) Actif 1943

Frantz Calot est né à Neuilly-sur-Seine. Bibliothécaire de formation, il est d’abord conservateur à la bibliothèque Sainte-Geneviève (1919-1928) puis de la bibliothèque de l'Arsenal (1928-1959). Il collabore occasionnellement à L’Illustration avec une étude sur "Le seul vrai visage de Racine" (16 janvier 1943). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Port-Royal et le jansénisme (1927), Guide pratique de bibliographie (1950). Frantz Calot est décédé le 11 octobre 1973.

CAMED YH. Actif : 1893

Yh.Camed rédige en 1893 une série d’articles dédiés aux "Jeux de hasard (Monte-Carlo)", dans les numéros publiés du 28 octobre au 30 décembre.

CAMILLE-FLAMMARION Gabrielle (31/05/1877-28/10/1962) Active : 1925-1943

Journaliste scientifique, secrétaire puis épouse de Camille Flammarion (en 1919), Gabrielle Camille-Flammarion est née à Meulan (Yvelines). Après le décès de son époux, en 1925, elle continue son œuvre, notamment dans L’Illustration, en poursuivant ses chroniques scientifiques. La dernière paraît en 1943, sous le titre "Eclipse totale de soleil au Japon". Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages dont "Les origines de l’astronomie" (1931) et "L’Egypte céleste : les origines de l’astronomie" (1931). Elle poursuit la publication de l’Annuaire astronomique et météorologique fondé par Camille Flammarion, tout en participant aux rééditions actualisées de L’astronomie populaire.


CANTEL Rudy. Actif : 1943

Rudy Cantel, journaliste et romancier collabore à L’Illustration sous l’Occupation. Il écrit un article intitulé "Une formation d’inspecteurs sociaux en France pour les camps de l’organisation Todt en France" (20 février 1943). En 1943, il publie deux autres articles aux titres ouvertement favorables à l’Allemagne : "Le vrai visage de l’Allemagne : un journaliste a vu" et "L’attentat de Mers El Kebir : récit d’un témoin".

Dates de naissance et de décès non connues.

CASTELLANI Charles. Actif : 1898

Collaborateur épisodique de L’Illustration, Charles Castellani publie une série d’articles intitulés "De Courbevoie à Banghi". Accompagné d’une abondante iconographie, le récit de ses voyages se décline sur huit numéros, entre le 22 janvier et le 2 avril 1898.

CAULLERY Maurice (05/09/1868-13/07/1958) Actif : 1943

Maurice Caullery est né à Bergues (Nord). Agrégé de Sciences naturelles en 1891, il devient préparateur de zoologie à l’Ecole normale supérieure l’année suivante. Il est ensuite maître de conférences et professeur dans différentes facultés des Sciences (Lyon, Marseille, Paris). Spécialiste reconnu en biologie, il écrit une série d’ouvrages sur la question : Le parasitisme et la symbiose (1922), Le problème de l’évolution (1931), Les conceptions modernes de l’hérédité (1935), Biologie des jumeaux (1945). On lui doit aussi une étude sur Le problème de la sexualité (1913) et il participe à L’Histoire de la nation française de Gabriel Hanotaux (voir ce nom).

Maurice Caullery collabore à diverses revues dont La Revue des deux mondes et La Revue de Paris. Collaborateur occasionnel de L’Illustration, il y publie en 1943 une "Brève histoire de la biologie" (10 juillet).

Maurice Caullery est docteur honoris causa de plusieurs universités étrangères et membre de l’Académie des sciences depuis 1928 et président à partir de 1945.

CERBELAUD G. Actif : 1890-1901

G. Cerbelaud écrit dans L’Illustration dans les années 1890-1901. En 1890, il publie une série d’articles sur "La vitesse des trains de chemins de fer", "Le chemin de fer métropolitain à Paris" et sur "Le tramway funiculaire de Belleville". En 1892, il évoque "La nouvelle ligne de Paris à Nantes". On retrouve également sa signature dans les "Nouvelles illustrées", aux côtés d’Emile Hinzelin, autre collaborateur de L’Illustration, et d’Emile Zola.

Dates de naissance et de décès non connues.

CHAGNY André (21/07/1872-11/09/1965) Actif : 1943

Archéologue, historien et écrivain, André Chagny est né à Pont-de-Vaux (Ain). Il est ordonné prêtre du diocèse de Belley en 1896 et devient chanoine honoraire de Belley et de Lyon. Titulaire d’un doctorat de Lettres (1913), il est chargé de cours puis professeur aux Facultés catholiques de Lyon. Co-fondateur de la Société scientifique, historique et littéraire Le Bugey, il est par ailleurs président de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Lyon.

Il est l’auteur de très nombreux ouvrages régionalistes, notamment sur Lyon et le théâtre lyonnais. Collaborateur occasionnel de L’Illustration, André Chagny publié en 1943 un article sur "Septème, Carcassonne du Viennois", illustré de six aquarelles de José Simont.


CHANCEL Jules (1867-20/01/1944) Actif : 1897-1901

Jules Chancel est un homme de lettres et auteur dramatique, né à Marseille en 1867. Ses œuvres d’un comique léger montrent aussi, selon Philippe van Tieghem «un sentimentalisme un peu désuet». On lui doit, par ailleurs, une dizaine de récits pour enfants. Il est également secrétaire de l'Association des journalistes parisiens. Sa collaboration à L’Illustration s’étale entre 1897 et 1901.

CHÂTEAUMORAND P. de. Actif : 1943

Collaborateur occasionnel de L’Illustration, il publie un article "A propos du tabac : tromperies et illusions" (30 janvier 1943).

Dates de naissance et de décès non connues.

CHENEVIER Robert. Actif : 1932-1944

Robert Chenevier entre à L’Illustration au début des années 1930, probablement en 1932, date à laquelle sa signature apparaît pour la première fois. Auparavant, il collabore à la revue Sciences et Vie, dans laquelle on recense six articles de lui publiés entre juillet 1927 et décembre 1933, tous sur des sujets techniques ("Le phosphate d’ammoniaque", "La chimie du charbon", "L’aménagement du Rhône"). Rédacteur polyvalent, il rédige aussi bien des articles techniques ("La photographie en couleur", "La défense passive"), que des articles de variété.

Il est aussi reporter pour L’Illustration. Le 23 janvier 1937, le magazine entreprend ainsi la publication d’une enquête qu’il réalise en novembre et décembre 1936, accompagné du photographe Pierre Ichac, sur « L’Allemagne nouvelle : quatre années de national-socialisme ». Elle sera déclinée sur cinq numéros consécutifs. Dans la présentation de la série d’articles (23 janvier 1937), on précise l’objectif : « Il est apparu comme un devoir d’utile information (…) de chercher à traduire par le texte et par l’image certaines caractéristiques essentielles du Reich hitlérien (…). Nous avons demandé à nos deux collaborateurs chargés de conduire (cette enquête) Robert Chénevier et Pierre Ichac, de ne pas s’attarder aux questions d’ordre politique ou psychologique, pour examiner surtout l’organisation et la situation économique et sociale de l’Allemagne, telles qu’elles se présentent au seuil de cette cinquième année d’activité du régime ».

En novembre 1938, Robert Chenevier est de nouveau, l’envoyé spécial de L’Illustration en Allemagne. Il en rapporte un article consacré à "Un aspect inconnu du führer : Adolf Hitler, architecte et urbaniste", publié dans le n°4997 du 10 décembre 1938. Pour réaliser son enquête, Robert Chenevier a été reçu officiellement le 25 novembre à Berchtesgaden, au Berghof, dont plusieurs photos, prises par le photographe Louis Deschamps, accompagnent l’article.
On y voit aussi Robert Chenevier et sur un autre cliché, on découvre « Le Führer qui présente à notre collaborateur les photographies des travaux de construction de la nouvelle chancellerie à Berlin ». La tonalité générale de l’article ne laisse devenir les sentiments du journaliste : « Rien de prétentieux, écrit-il en accédant au Berghof. Nous sommes bien dans la demeure d’un gentilhomme campagnard, d’un gentilhomme qui n’ignore rien de la nécessité d’harmoniser le home au cadre naturel dans lequel il s’inscrit ».
Sa description physique d'Hitler est toute empreinte d’admiration, quand il ne s’agit pas de fascination : « Nullement empâté, il paraît plus jeune que son âge (…). Ses yeux, d’un bleu tendre, d’un bleu lavé des cimes et des ciels quand il a fortement plu, d’un bleu innocent que seuls possèdent les tout petits. Ce bleu est un miroir dans lequel il est impossible de rien traduire ». Quant à « l’oeuvre architecturale » du Führer, elle trouve grâce aux yeux de Robert Chenevier : « Il est certain qu’Adolf Hitler est un architecte et un urbaniste né. Sous sa direction, des œuvres urbaines et architecturales d’une importance considérable et d’une qualité rare ont été réalisées ou sont près de l’être (…). Pour Adolf Hitler, l’utile et l’agréable, l’opportunité et la beauté ne s’opposent pas mais vont de pair (…). Ainsi, il crée un climat général de culture. Et par cela même, il élève le niveau du peuple tout entier ». Les risques de guerre se confirmant, Robert Chenevier rédige un opuscule sur "La défense passive. Protection de la population civile contre les attaques aériennes". Ce fascicule de 40 pages sera publié par L’Illustration sous la forme d’un supplément au numéro de 15 juillet 1939.

Sous l’Occupation, alors que l’hebdomadaire est passé sous la direction politique de Jacques de Lesdain, il fait partie des rédacteurs ouvertement favorables à la Collaboration. Plusieurs de ses articles en attestent et, entre 1941 et 1943, il donne des articles à La France européenne, la revue fondée par Jacques de Lesdain, dans le prolongement de l’exposition du Grand Palais.

Le 11 juillet 1942, il signe dans L’Illustration de ses seules initiales R.C. un article de cinq pages, illustré de 20 photos sur "La Légion des volontaires français, noyau de la Légion tricolore". Sa conclusion est sans équivoque : « Pour nous qui avions vécu trois jours parmi eux, qui tous les matins avions vu hisser les trois couleurs devant la garde figée et tandis que retentissait l’émouvante sonnerie "Au drapeau !", pour nous il restait une chose : une immense gratitude envers ces volontaires dont le geste de sacrifice provoquait un autre geste du vainqueur, permettre au seul drapeau des légionnaires de flotter en zone occupée, de recevoir les honneurs traditionnels et d’être le tangible témoignage de l’unité française ».

Le 19 juin 1943, il présente aux lecteurs de L’Illustration "Un précurseur de la Révolution nationale, Eugène Buret, esprit social". La même année, il se penche sur "La corporation paysanne" et traite de "La guerre mondiale, destructrice des économies nationales".
Contrairement à Félicien Faillet, écarté de la rédaction en novembre 194, Robert Chénevier a poursuivi sa collaboration à L’Illustration jusqu’en 1944, mais il est désormais cantonné à des articles le plus souvent technique, sa spécialité d’origine, en dehors de l’actualité politique.

Parmi ses dernières contributions, figurent "Visite au premier régiment de France", avec des photographies de Jean Clair-Guyot (15/22 janvier 1944), "Le malaise paysan" (29 janvier/5 février), "L’aménagement de la Brenne" (11/18 mars), "La lutte contre l’entartrage des chaudières de locomotives" (8/15 avril).

Dates de naissance et de décès non connues.

CHERVILLE Gaspard (de Pekow, marquis de) (11/12/1821-10/05/1898) Actif : 1881-1889

Gaspard de Pekow, marquis de Cherville est l’auteur d’une série d'ouvrages d'histoire naturelle, sur les chiens, la chasse et le gibier. Il collabore à plusieurs revues dont La Chasse illustrée. Il est également un collaborateur anonyme d'Alexandre Dumas.
Au début des années 1880, Gaspard de Cherville rédige dans L’Illustration la rubrique "Lettres de mon jardin". En 1887, dans le numéro du 28 mai, il donne un article sur "L’exposition canine", illustré par F. Mahler. Il traite aussi du "Concours des animaux gras" dans le numéro du 23 février 1889. En 1892, il signe un texte sur « Paul et Virginie, deux nouveaux hôtes du jardin des plantes », avec des illustrations de Bell (9 avril).


b[CHESSIN Serge de (1880-1942) Rédacteur. Actif : 1920-1930]b

Envoyé spécial de l’Echo de Paris et de L’Illustration, Serge de Chessin a couvert les événements liés à la Révolution russe de1917 et à ses conséquences. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la question, dont Au pays de la démence rouge : la révolution bolchevique (1917-1918), suivi de L’apocalypse russe : la révolution bolchevique (1918-1921). Pendant l’entre deux guerres, il a été correspondant de l’Agence Havas et de l’Echo de Paris, à Stockholm. On retrouve aussi sa signature dans le Paris-Soir de Jean Prouvost et dans les colonnes de Je suis partout, auquel il a donné une dizaine d’articles sur la Scandinavie, entre janvier1931 et octobre 1936.
Il est, par ailleurs, l’auteur de plusieurs livres sur cette partie de l’Europe. On peut citer Les clefs de la Suède (1935) et Le roi Gustave V de Suède (1938).

CLAIR-GUYOT Jean (1890- vers 1960) Actif : 1909-1944

Fils du dessinateur et photographe Ernest Clair-Guyot, il entre à L’Illustration en 1909 et y fait toute sa carrière jusqu’en 1944, d’abord comme photographe mais aussi comme journaliste. On lui doit ainsi des dizaines d’articles sur les thèmes les plus variés.

En 1939, au moment de la Retirada, il consacre des articles à la victoire de Franco en Espagne et à l’afflux massif de réfugiés espagnols en France. Le 24 octobre 1942, il relate par le texte et l’image, "Une visite au paquebot Maréchal-Pétain en construction", avec en complément un dessin d’André Galland montrant le rivetage des tôles. Le 14 novembre, il célèbre "Les 98 ans du dernier cuirassier de Reichshoffen, Antoine Lebrun". En mars 1943, il est envoyé au Maroc, d’où il rapporte "La vie au Maroc en 1942", article publié le 28 mars, avec une vingtaine de photos prises par ses soins. Son dernier article illustré de photographies est paru dans l’ultime numéro de L’Illustration, daté des 12-19 août 1944 qui a été partiellement diffusé ("Une belle lignée de pépiniéristes, de Louis XIV à nos jours").

Jean Clair-Guyot a été l’un des principaux photographes de l’hebdomadaire, aussi bien pour des reportages en France qu’à travers le monde. Avant-guerre, il est le photographe accrédité du magazine à l’Elysée, avant de l’être auprès de l’Etat français à Vichy (1941-1944). Pour la seule période1940-1944, l’historienne de la photographie Françoise Denoyelle a recensé 473 photos de lui publiées dans L’Illustration. Jean Clair-Guyot a également collaboré à L’Echo de Paris.
Il est l’auteur d’un roman publié en 1951, Le châtelain de l’île déserte.

Dates de naissance et décès non connues.

CLARETIE Jules (03/12/1840-23/12/1913) Actif : 1887

Jules Arsène Arnaud Clarétie, dit Jules Clarétie, académicien et administrateur de la Comédie française, fait partie des grandes signatures extérieures auxquelles l’hebdomadaire a souvent fait appel.

Né à Limoges, il débute dans le journalisme dès 1860 et collabore à de nombreux journaux, comme échotier, critique littéraire, critique d’art et chroniqueur. Dans Le Figaro, Le Temps, L’Opinion nationale, Le Soir, La Presse ou La vie à Paris et Le Journal, il écrit sous son propre nom ou sous divers pseudonymes. Une de ses premières contributions à L’Illustration figure dans le numéro du 12 novembre 1887. Jules Clarétie y évoque « La maison de Molière ».

Jules Clarétie publie de nombreux romans, entre Une drôlesse (1862), Les ornières de la vie (1863), Picrille (1863), ses tout premiers titres, et Monsieur le ministre (1881), Le Million (1882) et Jean Mornas (1885). Il est aussi un historien des lettres, avec ses Etudes sur quelques contemporains oubliés (1864), ainsi que sur La Fontaine et Lamartine, Béranger et Molière. On lui doit par ailleurs des ouvrages sur la Révolution française (Camille et Lucile Desmoulins, Les derniers montagnards) ou la guerre de 1870 (Le champ de bataille de Sedan, Paris assiégé, La guerre nationale).

Selon Philippe van Tieghem, « ses drames et comédies ont eu peu de succès, sauf Monsieur le ministre et Le prince Zilah ». Président de la Société des gens de lettres, Jules Clarétie qui avait été élu à l’Académie française en janvier 1888, était également administrateur de la Comédie française depuis 1885.

En 1904, à la mort de Victor Depaëpe, l’éphémère successeur de Lucien Marc, il avait fait acte de candidature pour lui succéder à la direction de L’Illustration, en même temps que 24 autres personnes. Mais son nom n’avait pas été retenu par le Conseil de surveillance, qui devait finalement choisir René Baschet, parmi les trois ultimes noms sélectionnés.

CLARETIE Léo (02/06/1862-16/07/1925) Actif : 1893

Léo Eugène Hector Clarétie né à Paris est un homme de lettres, romancier, journaliste et conférencier, ancien élève de l’Ecole normale supérieure (1883-1886), agrégé et docteur en Lettres (1892).
Il est le cousin de Jules Clarétie (voir ce nom), lui aussi collaborateur de L’Illustration. Membre de la Société des gens de lettres et de la Société des auteurs compositeurs dramatiques, il écrit plusieurs dizaines d’ouvrages sur le théâtre, les lettres, la langue et la littérature françaises. Il multiplie les collaborations à la presse française, utilisant parfois le pseudonyme de Léo Lacertie : La Revue des deux mondes, La Revue de Paris, La Revue bleue, Le magasin pittoresque, Le Temps, Le Figaro, Gil Blas, Le Gaulois, Le Journal et L’Illustration. Il publie dans cette dernière "Coins et recoins : le gland canulard des normaliens" (18 novembre 1893).



CLEMENCEAU Georges (28/09/1841-24/11/1929) Actif : 1895-1926

Georges Clemenceau, né à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) a marqué l’histoire de la vie politique française, avant et pendant la Grande guerre, au cours de laquelle il est devenu dans la mémoire collective « Le Tigre ».
Issu d’une famille bourgeoise, il est d’abord médecin, comme son père. Après des séjours en Angleterre et aux Etats-Unis, il est en France lorsque le Second Empire s’effondre. Il participe à la proclamation de la République, le 4 septembre 1870. Il est maire de Montmartre durant la Commune. Député de Paris entre 1876 et 1885, il prend la tête des radicaux, à l’extrême gauche de la Chambre des députés. Principal opposant à la politique coloniale de Jules Ferry, il acquiert rapidement une réputation de « tombeur de ministère » et se forge de nombreuses inimitiés. Au moment de l’affaire de Panama dans laquelle il est indirectement impliqué, il se retrouve éloigné de la scène politique, après son échec aux législatives de 1893.

Pendant les neuf années de sa « traversée du désert », il se consacre au journalisme en écrivant dans "La Justice (1880-1900)", dans Le Journal qu’il a co-fondé avec Camille Pelletan, dans L’Illustration, et dans L’Aurore, dont il est éditorialiste en 1897. Grâce à l’Affaire Dreyfus et au retentissant "J’Accuse" d’Emile Zola, Clemenceau revient au premier plan. Elu sénateur du Var en 1902, il est ministre de l’intérieur puis président du conseil en1906, un poste qu’il occupera jusqu’en 1909. Après son départ du gouvernement, il fonde en 1913 L’homme libre, rebaptisé, censure oblige, L’homme enchaîné en 1914.

En novembre 1917, « l’année trouble », il redevient président du conseil, alors que la guerre provoque des remous aussi bien chez les civils (les grèves) que chez les soldats (les mutineries). Il reprend en main la situation, faisant montre d’une poigne de fer, légitimant un peu plus son surnom de « Tigre ». A la signature de l’Armistice, il devient « Le Père La victoire » et il est l’un des grands négociateurs du traité de Versailles, avec l’Américain Wilson, le Britannique Lloyd George et l’Italien Orlando. A la suite de son échec à l’élection présidentielle de janvier 1920, lorsque les parlementaires lui préfèrent Paul Deschanel, il se retire de la vie politique pour se consacrer à l’écriture et aux voyages.

Outre ses mémoires (Au soir de la pensée rédigé en 1927 et Grandeurs et misères d’une victoire, publié en 1930) il écrit Démosthène (1925), Au sources de la pensée vivre (1926) et Claude Monet et les nymphéas (1928). On lui doit aussi une pièce de théâtre, Le voile du bonheur (1901). Sans avoir fait acte de candidature, il est élu à l’Académie française le 21 novembre 1918 mais il ne viendra jamais y siéger et aucune cérémonie de réception sous la coupole n’aura lieu. La collaboration de Georges Clemenceau avec L’Illustration débute en 1895 et se poursuit pendant près de trente ans.

Le magazine lui consacré un numéro spécial, une semaine après son décès (n°4526 daté du 30 novembre 1929), avec deux portraits hors texte : « Dans cette affliction unanime du pays, L’Illustration peut-elle revendiquer une place particulière ?. On lui permettra sans doute de pleurer en Georges Clemenceau le plus illustre de ses collaborateurs. Un des plus anciens aussi. C’est le 19 octobre 1895 qu’il nous donnait son premier article, inspiré par son séjour aux Etats-Unis. L’année suivante, c’était des notes sur la Crète, puis en 1897, son roman, Les plus forts, et deux magistrales études sur Bismarck et sur Clémence Royer ; en 1911, le récit de son voyage en Amérique du sud ; en 1921, un article sur la paix ; en 1922, un autre intitulé « Ce que j’ai dit aux Américains » ; en 1925, son Démosthène; en 1926, son admirable ouvrage Au soir de la pensée; les 20 et 27 octobre 1928, deux articles sur Claude Monet. Mais la mort n’a pas interrompu cette collaboration. Bientôt, L’Illustration publiera, avant son apparition en librairie, le dernier livre de Georges Clemenceau, « Grandeurs et misères d’une victoire », les seules pages où depuis la fin de la guerre et sa réclusion dans une retraite volontaire, il ait consenti à parler de la politique et à juger les évènements où il fut mêlé et les hommes qui, avec lui, autour de lui, après lui ont été les artisans d’une histoire dont ils portent la responsabilité. Testament d’un intérêt précieux et d’une valeur inestimable (…), L’Illustration est fière de l’honneur qui lui échoit de faire entendre pour la dernière fois cette grande voix, avec le poignant regret que ce soit une voix d’outre-tombe ».

Georges Clemenceau est décédé à son domicile parisien de la rue Franklin.

A consulter : Georges Clemenceau 1841-1929, numéro spécial de L’Illustration (n° 4526, 30 novembre 1929) : La vie et la mort de Georges Clemenceau (J. Martet) – Les mémoires parlés de Clemenceau – La fin de Georges Clemenceau

CLERC Charles. Actif : 1940-1942

Collaborateur occasionnel de L’Illustration, Charles Clerc a publié un article sur "Massenet et ses héroïnes" (9 mai 1942) en prolongement d’une étude de Gustave Samazeuilh sur "Le centenaire de la naissance de Massenet".

Dates de naissance et de décès non connues.

CLODION Louis. Actif : 1884

Dans les années 1880, Louis Clodion rédige des critiques théâtrales pour L’Illustration.

Dates de naissance et de décès non connues.

COMTE Jules (17/10/1846-14/12/1912) Actif : 1882-1886

Issu d’une famille aisée de la bourgeoisie parisienne, Jules Comte est né à Paris. Après des études au lycée Bonaparte, il prépare le concours d’entrée à l’École normale Supérieure, lorsque la disparition prématurée de son père l’oblige à travailler. Il est alors licencié des lettres et il entre au ministère des Beaux arts en 1866, d’abord comme commis. Dès 1870, il est attaché au ministère des Lettres et des Arts. Après avoir fait la guerre de 1870, il regagne les bureaux de la rue de Valois. En 1874, il dirige une mission dans le Péloponnèse, alors terrain de fouilles des archéologues allemands. Son objectif est de rédiger une thèse qui restera inachevée.

Son ascension dans l’administration se poursuit : conservateur au dépôt légal en 1875, il est nommé chef du bureau de l’enseignement à la direction générale des Beaux-Arts en 1878. Il prend alors part à la réforme de l’enseignement du dessin, entreprise par le sculpteur Eugène Guillaume. Il réorganise les écoles départementales de Beaux-arts, d’arts décoratifs et de dessin, multipliant discours et communications.

Pour Comte, la connaissance des monuments et des arts est un complément indispensable aux études classiques et se doit donc d’être convenablement enseignée. L’État encourage à la création de grandes écoles en province, comme à Roubaix, Limoges, Aubusson, Bourges, Nice et même à Alger. Le tout est épaulé par l’attribution de subventions, de bourses de travail et d’études. En 1881, Jules Comte est nommé chef de division des musées et de l’enseignement des arts et du dessin, puis inspecteur général des écoles d’arts décoratifs. Cinq ans plus tard, il est porté à la direction des bâtiments civils et des palais nationaux. A ce titre, il participe à la restauration du palais de Versailles, du domaine de Saint-Cloud et à l’agrandissement de la Bibliothèque nationale. Lorsque cette fonction sera supprimée, il prendra sa retraite et sera nommé directeur honoraire.

Avec son épouse, il tient également un salon, recevant lettrés, artistes et hommes de scène. Il mène aussi une activité éditoriale. On lui doit différents ouvrages sur la recherche et l’étude des beaux-arts. Dès 1880, il dirige la publication de la Bibliothèque de l’enseignement des Beaux-arts, qui fait figure d’encyclopédie, sans équivalent à l’époque, avec une soixantaine de volumes écrits par des spécialistes, tels que Henri Bouchot, Maxime Collignon ou Ernest Chesneau. L’architecture gothique, l’art de la verrerie, les armes, l’art indien, l’histoire de la musique, les manuscrits et la miniature y ont toute leur place Cette bibliothèque sera couronnée de plusieurs prix dont la médaille d’or accordée par l’Académie Française. Déjà, en 1878, la publication d’un ouvrage sur La Tapisserie de Bayeux avait permis de faire connaître cette œuvre au grand public grâce à la phototypographie, une technique permettant la première reproduction réduite de moitié de la tapisserie.

En 1897, Jules Comte fonde la Revue de l’art ancien et moderne qui entend embrasser toutes les époques et toutes les formes artistiques. Il fait appel à des collaborateurs de renommée, la plupart universitaires, comme Henri Delaborde, Octave Gréard, Alfred Picard, Gaston Boissier, Auguste Aymard, ou Marcellin Berthelot. Il apporte un soin particulier au papier et aux nombreuses images et gravures. En 1899, il y ajoute un supplément hebdomadaire, Le Bulletin de l’art ancien et moderne.
En 1900, tous les comptes rendus publiés dans la revue à propos de l’Exposition universelle sont réunis dans un seul.

À partir de 1904, Comte dirige la publication d’une série intitulée « Les Maîtres de l’art ». Elle comporte des biographies d’artistes, accompagnées de nombreuses illustrations et de catalogues exhaustifs. À l’activité éditoriale de Jules Comte s’ajoute aussi celle de critique d’art. Il collabore régulièrement aux revues La Chronique, Le Public et Le National, où il succède à Théophile Gautier.

Dans L’Illustration, il rédige des articles sur les Salons de 1882 (6,13 et 20 mai 1882) et de 1884 (3 mai). Le 24 juillet 1909 l’Académie des Beaux-arts l’accueille comme membre libre au fauteuil d’Émile Michel.

A consulter : L’article d’Annabelle Martin, historienne d’art, extrait du Dictionnaire critique des historiens de l’art qui a servi de base à la rédaction de cette notice (Site de l’Institut national d’histoire de l’Art : http://www.inha.fr )

CONTESSE Georges Actif : 1893

Georges Contesse a collaboré à L’Illustration dans les années 1890. On lui doit une étude sur les "Feux flottants et bouées lumineuses" (2 septembre 1893). Dans le numéro du 16 septembre, il fait le point sur "Les grandes manœuvres des 2ème et 3ème corps d’armées". Dans un registre totalement différent, il rédige "Oies et foie gras" pour le numéro de Noël 1893. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages ayant trait à la marine : Les Héros de la marine française (1897), La marine d’autrefois (1897).

Dates de naissance et de décès non connues.

COTTARD Pierre Actif : 1942

Pierre Cottard a signé un article le 14 novembre 1942, sur "Ce que furent en Normandie la fête de la moisson et la fête des métiers". Il est accompagné de trois gouaches d’Albert Brenet.

Dates de naissance et de décès non connues.

COUDURIER DE CHASSAIGNE Joseph (10/07/1878-18/09/1961) Actif : 1936-1943

De son vrai nom, Joseph Coudurier, est né à Lyon. Correspondant du Figaro à Londres (1903-1920), il a collaboré en même temps à de nombreux journaux anglais, comme le Daily Mail, tout en commençant à donner des articles à L’Illustration, à partir de 1936. Il figure aussi parmi les collaborateurs de l’hebdomadaire de Charles Lesca, Je suis partout, auquel il aura donné une douzaine de textes, entre 1938 et février 1941. Dans ce dernier, il prédisait « L’effondrement de l’empire britannique ».

Sous l’Occupation, on retrouve souvent sa signature dans L’Illustration au bas d’articles à la tonalité très « Etat Français ». Parmi ceux-ci, on peut citer : "Armoiries et couleurs nationales de la France" (4 avril 1942), "Enquête sur les armes nouvelles de la France" (6 juin 1942), "A la recherche des armes de la France nouvelle" (15 août 1942), "Petites réalisations en attendant la grande : L’écusson utilitaire et l’ex-libris" (23 janvier 1943). Le 13 juin 1942, il célèbre la réalisation de la médaille commémorative de l’exposition la France européenne : « L’inventeur et l’animateur de l’exposition "La France européenne", M. Jacques de Lesdain, a demandé au maître Bazor de graver la médaille destinée à commémorer le souvenir de cette première manifestation officielle de la Collaboration de la France avec l’Europe nouvelle ».

D’autres articles sont plus anodins comme "Un monument familial : le livre de raison de Pierre Froger" (6 mars 1943), "Un grand français méconnu : le « père » du caoutchouc François Fresneau" (3 avril 1943) ou encore "Les armoiries des communes de la Seine" (4 décembre) et "Le grand Jubilé séculaire de Saint-Jean de Lyon" (10 juillet). Dans son livre Première page, cinquième colonne, publié « à chaud » en 1945, Jean Quéval écrit que « Jean d’Agraives et Joseph Coudurier de Chasseigne apportaient l’inévitable arrière-plan d’anglophobie sournoise ». Coudurier de Chasseigne, qui est aussi l’auteur d’un livre sur Les trois Chamberlain (1939), est décédé à Paris.

COUPIN Henri (1868-1937) Actif : 1894-1900

Henri Coupin est docteur en sciences, maître de conférences à la Sorbonne, mais sa carrière universitaire est entravée par une surdité presque complète. Il se consacre alors à la vulgarisation scientifique. Dès 1892, il publie de nombreux titres, tant chez Mame, Vuibert et Nony, Schleicher, que chez Alcan et Firmin-Didot. Il collabore aussi bien au Petit Français illustré qu'à La Science moderne et à La Nature. Il donnera dans cette dernière publication des centaines d'articles, jusqu'à sa mort.

Henri Coupin est notamment l'auteur de La Vie dans les mers(1893), Ce qu'on peut voir avec un petit microscope (1897), Les Arts et métiers chez les animaux (1902), Les Animaux excentriques (1903), Les Fleurs expliquées (1906), Les bêtes chez elles et dans le monde : pages choisie de naturalistes (1906), Singes et singeries (1920).

Henri Coupin, décédé en 1937, figure avec André Fagel ou Henri Lavdean parmi les collaborateurs de L’Illustration qui ont tenu la chronique du "Courrier de Paris", sur laquelle s'ouvrait chaque numéro, durant plusieurs décennies. Parfois anonyme, le "Courrier de Paris" pouvait aussi être signé d’un pseudonyme, comme Perdican, Rastignac, Le Semainier ou Jean-Paul.

CREPEAUX Constant. Actif : 1893

Constant Crépeaux, ingénieur agronome de formation, a publié des articles techniques dans L’Illustration, notamment en 1893 : "La culture électrique", "La sécheresse" (13 mai), "L’amélioration des vins par les levures" (2 septembre). Il peut aussi déborder de la simple question agricole, puisque L’Illustration publie le 20 juillet 1893 "Comment on fait une photographie en couleur". Il y est question de la découverte toute récente des frères Lumière, avant celle qui débouchera sur les autochromes.

Il est l’auteur d’ouvrages techniques : La Crise du blé en France, ses causes, ses remèdes, La Culture électrique, diverses méthodes d'application de l'électricité aux semences et aux plantes en végétation : intérêt de la question pour l'agriculture (1893), Instructions pratiques pour réussir toujours la moisson(1898), Manuel vétérinaire pratique du cultivateur, Manuel pratique d'entretien et d'exploitation des poules, canards, dindes, oies et lapins.

Dates de naissance et de décès non connues.

CUENOT Lucien (21/10/1866-08/01/1951) Actif : 1943

Lucien Cuénot, membre de l’Institut, est né à Paris. Biologiste et zoologiste, il est professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Nancy (1890-1937) et publie une série d’ouvrage scientifiques. Il est un collaborateur occasionnel de L’Illustration, dans laquelle, en 1943, il publie un article intitulé "Invention et finalité en biologie" (1er mai 1943).

CHAUDOIN Edmond. Actif : 1890

Edmond Chaudoin est un collaborateur occasionnel de L’Illustration et publie en 1890 une série de trois articles relatant trois mois de captivité au Dahomey. Dans le numéro du 19 juillet qui publie le premier volet du récit, on peut lire : «M. Edmond Chaudoin, un des otages du roi Behanzin Aïdjeré, fait prisonnier au début même des hostilités, puis rendu à la liberté et récemment rentré en France, a bien voulu nous communiquer le journal écrit au fur et à mesure des événements. Le récit de M. Chaudoin, auquel nous avons tenu à laisser sa saisissante simplicité, emprunte un intérêt tout particulier à cette circonstance que la Factorerie Fabre, du personnel de laquelle il faisait partie, était en même temps le siège du consulat de France».

Il signe également l’article "La fête du serpent fétiche à Whydah". En 1892, il revient sur la question du Dahomey (9 avril).

Dates de naissance et de décès non connues.

Jean Paul Perrin