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La plus vivante des encyclopédies universelles


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THIRIAT Henri (1843 – 1926) Graveur sur bois Actif : 1865-1886

Henri Thiriat a accompli une très longue carrière de graveur à L’Illustration. Il avait intégré les équipes de graveurs sur bois au début des années 1860, traduisant « avec un sûr talent les dessins des grandes pages ». L’Illustration (24 avril 1926), note « qu’il fut de cette pléiade d’artistes qui chaque semaine, avec un document d’actualité créaient un œuvre originale ». Avec l’apparition des nouveaux procédés typographique et la disparition de la gravure sur bois, sa carrière prend un nouveau tour. Il collabore à d’autres journaux et continue d’exposer au Salon. La gravure semble être restée sa grande passion puisque « quinze jours avant sa mort, il était encore penché sur son établi de graveur ».
Victor Hugo et ses petit-enfants, gravure de Thiriat, 1881.
Victor Hugo et ses petit-enfants, gravure de Thiriat, 1881.

THULSTRUP Thure (05/04/1848-09/06/1930) Actif : 1889

Thure Thulstrup est un peintre et dessinateur d’origine suédoise, né à Stockholm. Son père était, entre autres fonctions, Secrétaire de la Marine suédoise. Diplômé de l’académie militaire royale de Suède, Thulstrup entre dans l’armée, comme officier d’artillerie, à l’âge de vingt ans. Cependant, il quitte bientôt la Suède pour s’installer en France où il s’engage dans la Légion étrangère et prend part à la guerre de 1870. Il sert également en Afrique du nord, dans le premier régiment de Zouave. Après avoir quitté l’armée française, il émigre en 1872 au Canada où il s’établit comme ingénieur civil. L’année suivante, il gagne les Etats-Unis où il devient artiste et dessinateur d’abord pour le New York Daily Graphic et ensuite pour le Frank Leslie's Illustrated Newspaper. Son talent s’affirme et les portes de magazines prestigieux s’ouvrent à lui : il dessine pour le Century, le Harper's Monthly et pour le Scribner's Magazine. Il travaillera ainsi pendant trente ans pour le Harper’s Weeky. En dehors de la presse américaine, il donne parfois des dessins à d’autres publications, comme L’Illustration qui reproduit en 1889 deux de ses dessins dont la "Traversée de la Manche".

A l’origine, Thulstrup dessinait surtout des scènes historiques et militaires. On lui doit notamment une série de tableaux sur la Guerre de Sécession, l’un des plus connus étant celui de la bataille de Shiloh, les 6 et 7 avril 1862. Il a également traduit par l’image le style de vie des Virginiens au milieu du 18ème siècle. Il est, par ailleurs, l’auteur d’un album illustré de 16 chromolithographies à pleine page, vernies de gommes, intitulé Costumes nationaux Scandinaves, publié vers 1900.Thulstrup qui avait épousé Lucie Bavoillot en 1879, est décédé sans descendance. Peu de documents sur sa vie ont été sauvegardés.

TILLY Emile (1837-1909) Graveur sur bois et illustrateur Actif : 1860-1908

Originaire de Toul, Emile Tilly a été initié à la gravure sur bois par son propre père, avant d’entrer, très jeune, dans l’atelier parisien de Best, son compatriote. Il en devint un des chefs, contribuant à l’illustration du Magasin pittoresque. La carrière active de « cet artiste graveur de la meilleure école représente un labeur ininterrompu de plus d’un demi-siècle », lit-on dans L’Illustration du 24 avril 1909. Emile Tilly avait donné ses dernièrs travaux à l’hebdomadaire en 1906 et en 1908. Il s’agissait de gravures du "Torrent de Ruysdaël" et du "Calme après l’orage", d’Eugène Berthelon. A la fin de sa vie, Emile Tilly était devenu membre du conseil de surveillance de L’Illustration.

TOFANI Oswaldo (18/09/1849-11/12/1915) Actif : années 1870-1895

Oswaldo Tofani, a été d’abord typographe, avant d’apprendre, en véritable autodidacte, le dessin, pour lequel il avait quelque talent. Ses premiers dessins sont acceptés par L’Illustration au début des années 1870 et il entre officiellement dans l’équipe des dessinateurs maison en 1875, embauché par Auguste Marc. Il donne périodiquement des dessins, comme "Le jubilé de M. Pasteur", qui figure à la une du numéro du 7 janvier 1893. Toujours soucieux de progresser dans son art, il a longtemps fréquenté les cours artistiques de la capitale, notamment l’atelier Cormon. Tout en illustrant de nombreux romans et contes, avec ses bois gravés, il a aussi collaboré au Monde Illustré, au Figaro Illustrée et la Revue illustrée que dirigeait Ludovic Baschet, père de René Baschet.
Couverture du numéro de Noël 1895, par Tofani
Couverture du numéro de Noël 1895, par Tofani

TONG Josselin de Actif : 1890

Josselin de Tong était le correspondant de L’Illustration aux Pays-Bas. Dans le numéro du 13 décembre 1890, son « dessin d’après nature » sur "La succession du roi de Hollande" est reproduit à la une de L’Illustration.

Dates de naissance et de décès non connues.

TÖPFFER Rodolphe (1799-1846) Actif : 1843-1846

Fils d’Adam Töpffer, un artiste peintre genevois, Rodolphe Töpffer est né en janvier 1799. Son goût pour la peinture et le dessin, encouragé par son père, lui-même peintre, sera contrarié par une maladie des yeux en 1818. Il doit alors s’orienter vers une autre activité, avec la création d’un pensionnat qu’il tiendra jusqu’en 1846, année de sa mort. Avec l’aide de pensionnaires, il entreprend néanmoins des voyages à travers la Suisse et les Alpes, d’où il rapporte des impressions qu’il transcrit sur le papier, tout en illustrant son propos de dessins. Son talent lui vaut de se voir confier la chaire de rhétorique à l’Académie des Belles Lettres de Genève. Ses dessins pour ses "Voyages en Zig-Zag" suivi de ses "Nouveaux voyages en Zig-Zag" et d’autres œuvres font de lui un spécialiste du « récit en images », précurseur de la bande dessinée.

Son Histoire de M. Cryptogame, achevée en 1845, sera publiée dans L’Illustration le 15 février 1842. L’hebdomadaire peut donc s’enorgueillir d’avoir été sans doute le tout premier au monde à avoir inséré dans ses colonnes ce qui deviendra la BD. Alors que sa collaboration s’annonçait prometteuse, Töpffer disparaît prématurément le 8 juin 1846, à Genève. En 1887, lors de la publication d’un ouvrage d’Auguste Blondel sur Töpffer, L’Illustration écrivait dans son numéro du 2 avril : « Nos lecteurs ont certainement lu les ouvrages du spirituel écrivain genevois et se rappellent de lui cette superbe série de dessins fantaisistes qu’a jadis publiés avec tant de succès L’Illustration, sous ce titre : M. Cryptogame. Rien d’aussi charmants que les petits croquis, les paysages, les physionomies indiquées en quelques coups de crayon par Töpffer. Point de détails minutieux mais des scènes largement traitées et empreintes d’une poésie tout à fait personnelle. Quoi de plus simples dans leur exécution large et libre que les dessins du grand canal à Venise et du château de Chillon qu’il a faits au cours de ses "Voyages en Zig-Zag". Quoi de plus humoristique que cet épisode du voyage de 1832, une femme tirant un âne par la queue afin de le décider à gravir les montagnes alpestres ? Sous la brusquerie et le négligé du dessin, apparaît la pensée de l’artiste : pensée satirique comme dans les croquis pour les "Nouveaux voyages en Zig-Zag", où l’auteur écrit en quelques traits le roman paisible de deux gardes nationaux en train de promener une vache. Pensée philosophique comme dans le dessin vigoureux de l’homme assis et mangeant contre un rocher, dans la pleine liberté de la nature. La finesse et aussi la délicieuse naïveté du talent de Töpffer apparaissent encore dans les gravures qui accompagnent sa nouvelle : La bibliothèque de mon oncle. Quelques coups de crayon lui ont suffi pour retracer dans leur pittoresque réalité les personnages qu’il a connus dans sa jeunesse ».

TOUCHET Jacques (17/09/1887-23/11/1949)

Comme d’autres dessinateurs et peintres de L’Illustration, Jacques Touché, né à Paris, est passé par les ateliers de Paul Renouard puis de Louis Morin à l’école des Arts décoratifs. Pendant la Première Guerre mondiale, il participe aux combats sur le Front d’orient et il en rapportera une série de croquis qui seront publiés par L’Illustration. Après guerre, il contribue à l’illustration de nombreux ouvrages. Il donne aussi des dessins à la presse française, notamment aux Annales, à Excelsior, à Lecture pour tous ou à La vie parisienne.

TOURAINE Edouard (BONNAFOND André, dit) (1882-1916) Actif : avant 1914

Edouard Touraine, né en 1882, est un dessinateur français qui a collaboré occasionnellement à L’Illustration, en même temps qu’à d’autres publications de la « bonne société française » de la Belle époque. Parmi elles, on peut citer Le Monde illustré, Comoedia, Femina ou la Vie parisienne. Il a également illustré divers ouvrages, entre 1902 et 1916. Edouard Touraine, mobilisé en 1914, est mort à Verdun en 1916. Il était alors maréchal des logis.

TOUSSAINT Henri (1849-1911) Actif : 1880-1884

Dessinateur, aquafortiste et peintre d’architecture, Henri Toussaint, né en 1849, a exposé pour la première fois au Salon de 1874. Il a travaillé pour L’Illustration dans les années 1880.

TRINQUIER Louis (1853-1922) Actif : 1906-1922

Né à Lausanne en 1853, de parents français, ce peintre doté d’une bonne formation de géographe fut l’élève de Bocion. Après avoir débuté au Salon de 1881, il collabora à L’Illustration de 1906 à 1922. Son nom est attaché aux célèbres dessins panoramiques et aux vues en perspectives des opérations militaires sur les champs de bataille de la Grande guerre, souvent publiées sur double page : « Son talent unique devait se manifester avec le plus de réussite et s’imposer à l’attention du grand public. Il était sans égal dans l’application qu’il avait su faire de ses dons artistiques que complétait sa science de la perspective à la représentation des grands espaces sur lesquels manoeuvraient d’immenses armées », lit-on dans L’Illustration du 16 décembre 1922. Avant même que la photographie aérienne perfectionnée eût permis de prendre des clichés où se déroulaient avec netteté des kilomètres carrés de sol pour lesquels on se battait, il avait su dans les doubles pages de notre journal faire tenir des espaces cent fois plus étendus, et dont les premiers plans, rigoureusement documentés étaient d’une surprenante exactitude ».

Trinquier oeuvra aussi pendant trente ans au sein du Service géographique de l’Armée qui lui confia, durant une quinzaine d’années, la direction de son école de dessin, dans laquelle de nombreux élèves ont été formés. En 1909, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur puis officier en 1921. Louis Trinquier était aussi médaillé des Artistes français et membre du jury de gravure. Il avait aussi été à l’origine de la société des peintres de montagne.

Jean Paul Perrin